#8 les insubordonnées
Vide,
plateau nu,
flash du début, flash à la fin et entre, de la matière, de l’effervescence grandissante,
du désir, des regards pour ne pas oublier que l’autre aussi respire.
Se dire que son déplacement influence le notre, et son regard…
son regard quand il se pose sur moi, je décline, je tourne la tête histoire de ne pas tout dévoiler.
Le désir, la révolte, le mouvement de groupe, je respire encore,
Le grincement des êtres quand ils sont pris en flagrant délit de rien,
ça altère la perception.
Rien ne doit aller de soi
désobéir
Le thème
Il semblerait que nos corps, en général, soient pétris de conventions, d’obligations : consentie ou non, il s’agit bien de se conformer à une certaine autorité. Bref, obéir. Et donc, désobéir serait une nécessité, une urgence “partagée et brûlante”*. La danse est un espace qui sait désobéir (par exemple avec le performer Sud Africain Steven Cohen avec Chandelier ou Coq/Cock), et par ce postulat, mettre en présence 6 interprètes qui formeront une communauté, avec des règles imposées comme moyen unique de stabilité. Mais stabilité apparente, grinçante et puis d’un coup, un corps qui désobéit. Ce corps entraîne une suite de conséquences qui peuvent soit générer un nouvel ordre, soit à jamais dissoudre les peaux, dissoudre les présences, dissoudre les paroles…
Le dispositif
A l’inverse de #7 dont la scène était coupée par un dispositif très graphique, le plateau est nu. Traversé par des ondes de son. Matérialiser l’espace pour intensifier la présence des corps. Et puis, comme souvent dans les pièces de Philippe Vuillermet, quelque chose se dérègle, sans savoir précisément d’où provient la distorsion. Et puis, soudain, une occupation de l’espace très spectaculaire. Pour dire le dérèglement, l’affolement. Le désir de fuite ou la volonté de résister…
La danse
Danse fluide au départ, à 1, à 2 ou à 6 selon les moments, un peu provocante, gênante, tantôt avec des rencontres précises, tantôt avec un lâché prise.
Je souhaite une danse précise, nette. Une envie de faire ressortir la personnalité des interprètes tout en laissant une sensation d’ensemble : tisser des histoires, des complots, des combinaisons dont on ne perçoit pas vraiment les raisons. Générer une certaine tension, une nervosité qui se concrétise par une succession de pauses, d’étirements du temps.
Les gestes évoquent souvent des images, ils se veulent ambiguës.
Une recherche dans la forme, dans le déroulé qui prendra naissance grâce à une collaboration entre tous les interprètes.
Il y aura des lieux de rendez-vous avec la musique et la lumière.
La musique
Le travail d’écriture s’est nourri par la musique de Chloé et son album Endless Revisions. Une musique à la fois sombre mais teinté de pop lumineuse. Une musique faite pour flotter avec des accélérations et des ruptures qui empêchent toutes tentatives de laisser-aller. La création originale de Chloé vient sublimer l’espace en accompagnant l’ensemble des éléments (interprètes, espace, lumière). Mais avant tout, il s’agit de provoquer des réactions face aux événements, soit en phase, soit en total décalage pour brouiller les pistes, augmenter le trouble. Evoquer la désobéissance en rythme, en rupture, ou en totale transe…
La lumière
Elément à part entière, elle viendra au même titre que la musique matérialiser l’espace pour lui transmettre une vibration. Nouvelle création, nouvelle collaboration avec Jean Camilleri qui orchestre l’ensemble sous le regard de plasticien et de graphiste du chorégraphe. La lumière vient souligner les corps pour participer activement au désordre ou à la nécessité d’obéir à des injonctions dictées par l’installation plastique et graphique des lumières.
…
Concept/chorégraphie :
Philippe Vuillermet
Collaborations et interprètes :
Marion Lucas
Géraldine Mainguet
Stéphane Buisson
Davy Fournier
Aurélien Le Glaunec
Thomas Regnier
Reprise :
Lucille Mansas
Julien Raso
Musique :
Chloé
Lumière :
Jean Camilleri
Regard extérieur :
Frédéric Gros
Co-productions :
Malraux scène nationale Chambéry Savoie
L’Endroit
Lycée professionnel Le Nivolet
Lumière noire…
1re : jeudi 13 février 2020,
Malraux, Chambéry