#4

Voilà la belle affaire,
tout ce monde
des fantômes,

il y a au centre un couple qui s’embrasse,
la belle affaire

tourner le dos
faire demi-tour en moins de temps possible
repérer les sorties
et plus que tout
se fondre dans la masse

se perdre serait parfait

de toute façon
il faut changer quelque chose
pas grand chose
mais quelque chose quand même

se fondre
se défaire
partir
espérer le chaos

éviter peut-être de tomber dans le dramatique
il serait dommage de perdre l’idée du chaos

à la fois, se perdre tout en conservant une ligne directrice,

voilà la belle affaire…

That’s the big deal, this whole world of ghosts.
There’s a couple kissing in the center, big deal.
Turning one’s back to it, turning back as fast as possible, checking for exits and above all dissolving into the mass.

Getting lost would be perfect.

Anyway, something must be changed, not much, but still, something.
Dissolving, coming apart, leaving, hoping for chaos.
Maybe avoiding drama, it would be a pity to lose the idea of chaos.

Losing oneself while staying the course. That’s the big deal.

Création 2011

Note d’intention

#4 s’inscrit dans les thématiques développées dans les autres créations de Philippe Vuillermet. Travail avant tout axé sur les relations humaines, leur interaction, les enjeux (pouvoir, séduction…), le chorégraphe s’inscrit dans les préoccupations de son temps.

Il met en scène ses interrogations et sa vision dans une gestuelle qu’il veut simple, radicale, presque minimale pour en extraire une certaine authenticité, pour créer l’émotion.

A l’instar de la dernière création, #3, où il s’agissait de redéployer les corps à travers l’espace, #4 prolonge cette recherche avec un univers qui joue aussi bien avec la position des corps dans un espace qu’avec une lumière et le son. Ces éléments marquent une dynamique efficace pour mettre en relief les interactions entre l’individualité et le groupe.
En pensant l’espace scénique dans sa globalité (présence des corps, musique, lumière), Philippe Vuillermet trace des contours à la fois poétiques, graphiques et plastiques pour laisser apparaître toute une gamme d’émotions.

Dans #4, l’ensemble de cette dynamique est amplifiée grâce à la présence et l’alternance entre un individu (ou un couple) et un vaste groupe d’interprètes évoluant sur scène. Pour autant, nous ne sommes pas dans une redite…
#4 comporte sa propre démarche, sa recherche expérimentale et un univers différent des autres créations.

Ce travail passe ici par une présence forte sur scène : une vingtaine de personnes constitueront un groupe, une masse qui évolue: tantôt par vague, par passage, ensemble (une danse à l’unisson) ou séparément (des solos à perte de vue), afin de créer un mouvement, un va et vient, un ressac pour redessiner à chaque fois l’espace. Une masse avec sa propre singularité, éphémère mais réelle, au point d’exister par elle-même avec ses propres règles et ses propres pouvoirs. Au centre, l’individu, ballotté, aspiré, recraché : un jeu d’influence, un jeu ambigu dans les relations…

Dans cette dernière création, l’espace est un des éléments central. Le chorégraphe met en scène une foule où son évolution se fait dans une inscription scénique brute et minimaliste. La masse et son effet d’entraînement est fortement marqué par les déplacements, pour imprimer une pression constante, un univers inquiétant.

Jeu de va-et-vient entre l’espace et les corps…

Statement of intent 

Put people on stage and with this, create a universe. It would be about mass movement, triggering a movement at the heart of a gathering, which would give birth to an either harmonious or disunited dance.

It would be about each one’s position, to thwart expectations, to tell the crowd’s tale in a different way: seeking out an emotion at the bottom of this “live matter”. The crowd as a chorus, a backwash, a call to order.

But at the same time, something that breeds diversity (i.e. chaos), a pliable form that would play on space, with a raw and rough dance at the center. Light takes part in the drama. 
At the center, an intertwined couple.

At the back and on the sides, presences launched into a slow back and forth motion. Slowly, light gives shape to a crowd.

Blackness falls in again, the crowd moves one way and then the other. Sometimes space is suddenly filled, then partitions to finally vanish. 

Video projection: a movie to stress the idea of group, to bend space out of shape and to redefine the position of body/ies.

#4
#4

Interprètes :
Céline Berthelot,
Aude Bertin,
Lola Boixel,
Stéphane Buisson,
Pascale Chambon,
Lucie Dosantos,
Grégo Edelein,
Aurélien Le Glaunec,
Élisabeth Langlois,
Jean-Gérard Langlois,
Amandine Lecole,
Anna Lemee,
Claire Lucas,
Géraldine Mainguet,
Marc Pascal,
Thomas Regnier,
Forian Rodriguez

Lumières :
Marco Pichard

Chorégraphie :
Philippe Vuillermet

Musique : 
Alex Norgate : Audible1
Green Velvet
The Fall

Durée totale : 60′

Avec le soutien : Ville deChambéry, Conseil Général de la Savoie , Région Rhône-Alpes, Drac dynamique espoir banlieue

#4