Déplacer la danse et la décliner autrement dans des lieux dédiés ou non, dans des territoires, jouer avec l’espace et offrir une vision de l’architecture où la danse est support, prétexte, matière, sculpture.
iXcompagnie situe clairement sa démarche dans le registre contemporain et propose d’habiter, d’investir et de scénographier des lieux divers pour créer un événement où la danse est accessible à d’autres publics. Les propositions sont multiples et croisent les disciplines : performances, mouvements et déplacements, utilisation de vidéo, l’approche est toujours graphique, exigeante, décalée, et questionne les repères de la danse de chacun.
L’approche de la danse prend le parti du dépouillement, de déplacements, de gestes bruts et minimalistes, de traversées, d’ensembles groupés qui retraduisent les gestes dans ce qu’ils ont de plus fondamentaux, de netteté, d’absolu. La danse y est en quelque sorte décryptée, mâchée, analysée pour transmettre au public un registre d’émotions qu’il va puiser aussi bien dans les tonalités de son quotidien que dans ses profondeurs primitives au risque d’être dérangé et dérouté.
Création 2013
Nuit des Musées
Le lieu
L’action se déroule à l’intérieur du cloître du musée Savosien.
Cet espace est composé d’une coursive qui cours tout autour d’un espace de verdure (une pelouse) avec, en son centre une fontaine circulaire.
L’idée est de créer une boîte délimitée par les nombreuses colonnes.
La boîte est réalisée par des toiles légères tendues donnant une impression de légèreté, de fluidité.
Ces toiles tendues délimitent l’espace mais permettent aussi de jouer sur la transparence, sur le mouvement.
Parfois, elles pourraient être ouvertes, laissant apparaître le jeux avec le groupe de danseurs.
Les visiteurs circulent donc au niveau des coursives, permettant de reproduire le mouvement de marche tout autour, comme lors de leur première utilisation (“le cloître représente la contemplation dans laquelle l’âme se replie sur elle-même, et où elle se cache après s’être séparée de la foule des pensées charnelle, et où elle médite les seuls biens célestes”).
L’ensemble de la scénographie se situe à l’intérieur de la boîte. Les danseurs, la technique se retrouve donc en partie cachés aux yeux du public.
L’idée est de provoquer chez le spectateur de l’étonnement et le piquer dans sa curiosité. La mise en scène ne se dévoile que petit-à-petit.
La danse
Sur une proposition du musée Savoisien, le thème retenu est celui de l’émigration de la population savoyarde vers des pays lointains, notamment vers l’Argentine.
Le travail de la compagnie s’est souvent appuyé sur le thème des déplacements de foule (la place de l’individu à l’intérieur d’un groupe, l’influence du groupe sur l’individu…). Aussi, l’idée est de constituer un groupe de personne qui jouerait sur ces déplacements en nombre. Il s’agit de restructurer l’espace, de donner corps au thème par des déplacements tantôt rapides, tantôt lents (imaginer une marche lente, presque figée).
Il s’agit bien ici d’évoquer ces départs, ces déplacements tout en restant dans une certaine poésie, voire évoquer un certain hommage à toutes ces personnes qui ont dû quitter leur pays, leurs familles pour espérer un avenir meilleur.
D’un autre côté, le choix de mettre l’accent sur l’Argentine permet d’introduire le tango. Ce mouvement sera évoqué en reprenant les codes très appuyés de cette danse. De nouveau, il s’agit là d’évoquer cette culture dans toute sa richesse, sa beauté, son élégance par des mouvements contemporains : détourner ces codes pour suggérer, pour rattacher les mouvements à une culture populaire, universelle en apportant une touche de modernité.
Concept, scénographie, chorégraphie :
Philippe Vuillermet
assisté de
Stéphane Buisson
et Géraldine Mainguet
Avec :
Nadia Bernardini
Florence Bourgeois
Laure Boutin
Ansèlme Buffet
Stéphane Buisson
Sandrine Chéry
Eric Defoort
Sophie Favier
Anne-Marie Folliet
Marie-Gabrielle Garrone
Christine Girard
Isabelle Grégoire
Christelle Ion
Vincent Jacquemin
Elisabeth Langlois
Jean-Gérard Langlois
Brigitte Leclére
Patrice Masson
Marité Méliado
Dominique Muscarello
Marie-Christine Noyret
Françoise Roques
Laurent Singer
Stéphanie Vuignier
Aziza Zibouche
Musique :
Françoise Coux
Jean-François Cremilleux
Lumière :
Marco Pichard
Son :
Thierry Batifoil
Coordination, relation presse, diffusion :
Emmanuelle Farcis
Merci à Danièle Grangeat
et à toute l’équipe du Musée Savoisien
Merci à l’Espace Malraux pour le prêt du matériel